Les crampons de ses bottes mordant dans le vieux bois du bureau, le shérif mâche le bout d’un cigare tout en ignorant les plaintes du prisonnier qui dégrise dans la cellule d’à-côté. Arrêté pour trouble sur la place publique, cet individu est d’un ennui mortel. S’il était censé le libérer à la première heure, Joseph ne se sens aucunement coupable de le faire poireauter en cette charmante mâtiné. Ça lui apprendra à se plaindre sans cesse !
Son frère, son adjoint, n’est toujours pas arrivé au bureau. Ce matin il l’attend avec impatience et son retard ne fait qu’amplifier sa mauvaise humeur. Tenant entre ses doigts, tâchés de tabac, une missive reçu un peu plus tôt, il relit avec satisfaction les mots qui la compose. Celle-ci a pour but de lui dévoiler l’emplacement de la planque d’un criminel recherché depuis déjà un bon moment. Criminel, qu’il se fera un plaisir d’aller traquer lui-même, en compagnie de Wesley. À condition qu’il veuille bien se magner et se pointer le bout du nez au bureau !
Il soupir, alors que les supplications de l’ivrogne l’exaspère un peu trop. Son poing vient se heurter contre le bureau, éparpillant un peu plus les papiers qui s’y trouvent.
«Tu vas la fermer, ta putain d’gueule ? Une plainte de plus et j’te jure que j’t’oublie ici toute la putain d’journée! »
L’autre s’est immédiatement tue, il sait pertinemment que le shérif ne ment pas. Vaut mieux qu’il fasse encore preuve d’un peu de patience, plutôt que de passer la journée ici. Un sourire de satisfaction se dessine sur le visage du quinquagénaire.
«Tu vois, bordel, c’était pas si difficile !»
C’est ce moment que choisi son adjoint pour faire son entrée et le sourire de Joseph a aussitôt fait de disparaître. Il se lève et fixe son frère d’un œil mauvais.
«T’es en retard !»
Puis il se dirige vers le présentoir à armes, qu’il déverrouille, avant d’attraper un fusil, qu’il lance en direction de Wesley.
«On va pas s’emmerder c’matin ! On a O'Driscoll! Y s’planque dans la montagne.»
S’armant à son tour d’un fusil, il passe devant la porte de la cellule, qu’il ouvre finalement.
«Barre-toi.»
Crache-t-il en direction du prisonnier, qui ne se fait pas prier pour quitter le bâtiment. Joseph s’approche de son adjoint et dépose une main ferme sur son épaule.
«Y nous échappera pas cette fois ! Si y tente de filer, on l’bute.»
Puis le voilà déjà parti pour enfourcher sa monture, visiblement impatient d’aller attraper cette vermine. C’est que l’individu en question est recherché depuis longtemps et il s’est souvent joué des autorités. Qui n’aurait pas envie de se venter de l’avoir choppé en personne ?
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Wesley Russell
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Ven 8 Nov - 3:15
CHASSE À L’HOMME
FT. Joseph
Je m’étais levé tôt ce matin pour finaliser les mesures de la terre qui devrait être mienne. Le frère m’avait embêté avec ses conditions la veille et l’envie de rentrer au bureau s’était retrouvé dans le champ; parfois je me dis que c’est son corps qui devrait se retrouver là, six pieds sous terre au fin fond du champ. Ça ne servirait pas à grand-chose, même que j’imagine que la terre serait léguée à ses gosses mais au moins j’aurais un endroit sensé pour lancer une piste de dance. Un jour sans doute que ce jour se pointera, le mec devrait claquer bien avant moi, après tout, il a plus d’une décennie qui nous sépare. Le seul hic c’est que la patience n’a jamais été mon fort. C’est vrai, j’ai un peu trop tendance à laisser mes émotions me guider mais c’est qu’une raison de plus pour pas me faire chier. S’il l’avait pas compris peut-être qu’il s’en rendra compte en restant assied sur son gros cul en m’attendant pour bosser.
J’avais environs une demi-heure de retard; juste assez pour le faire chier mais quand même pas assez pour permettre de dire que j’étais complètement irresponsable, surtout que c’était de sa faute mais je n’imaginais pas que sa grosse tête de lard s’en rendrais compte et me ferais ses excuses comme l’homme sensé dont il n’a jamais été! Le regard qu’il me lança confirmait ce fait.
« J’aurais pas cru! » Répliquais-je face à sa reproche en mimant un faux air surpris.
J’avais pas manqué d’attraper le fusil qu’il venait de me lancer et je suis convaincu que j’avais vraiment la classe en rechargeant le canon de balles. J’affichais un sourire mesquin en m’imaginant que le nom d’O'Driscoll était inscris sur l’une d’entre elles. Si ce connard se présentait comme cible, ce n’était certainement pas moi qui allais hésiter, s’il était toujours en liberté c’était surtout de la faute à Joseph. En tout cas c’est le genre de truc que je tenais à prouver. J’avais relevé mon arme pour mirer le cul du prisonnier qui se barrait maintenant à toute allure. J’avais envie de me marrer mais je faisais comme si c’était une cible aléatoire pour tester la mire de l’arme. En même temps, fallait bien donner quelques mauvais souvenirs à ce mec pour éviter de le revoir.
J’avais failli grimacer en sentant la main de mon frère se poser sur mon épaule mais je ne tenais pas à ce qu’il réalise à quel point je le méprisais. J’avais répliqué en un hochement de tête, c’est un truc qu’il n’avait pas du tout besoin de me dire et j’avais l’impression qu’il me prenait pour un con.
« T’inquiète, je le laisserai pas filer. »
Contrairement à toi… je m’étais mordu la langue pour éviter de vocaliser cette pensée, je savais que ce n’était que le fantasme de me savoir meilleur que lui qui voulais parler et même si ça pourrais être marrant de le provoquer, j’aurais beaucoup plus à perde qu’à gagner.
J’avais filler vers ma propre monture et voilà qu’on était tous deux en direction de la montagne. En hauteur, ce mec avait l’avantage du terrain, c’est bon, bien pensé, mais ce n’est pas ça qui allait m’arrêter. Et Joseph? On s’en fou de lui, même que j’espérais qu’il se perdre derrière pendant que je ferais son boulot. Avec un peu de chance, son cheval allait se faire une entorse. Le mien, je n’allais pas le laisser jouer à l’alpiniste alors je l’ai attaché sur un arbre au pied de la montagne et je me suis précipité vers ma destination qui, espérons-le, était également celle du criminel. Je n’ai jamais regardé derrière moi mais Joseph n’avait plus laissé aucun signe de vie. Je souriais en m’imaginant avoir gagné cette course improvisé, bien loin de me douter que j’avais commis une grave erreur. Alors que j’escaladais le terrain en hauteur, un coup violent m’a propulsé vers le sol. Je ne l’ai jamais vu venir ce connard d’ O'Driscoll, mais en me retournant sur moi-même, c’est au canon de son flingue que je faisais face... et c'est là que j'ai commencé à espérer que Joseph n'était pas trop loin derrière.
Ose répliquer le cadet, d’un air faussement surpris. Si ça se trouve, il a fait exprès d’arriver en retard, juste pour exaspérer son frère aîné. Il faut avouer que la discussion c’était rapidement envenimer la veille, lorsque Joseph était venu poser ses conditions concernant la terre qu’il a généreusement accepté de louer à cet irresponsable de Wesley ! Et voilant comment celui-ci le remerciait ?! Quel abrutis ! Le regard noir qu’il lui lance n’a rien de faux, mais aujourd’hui ils ont du travail et il vaut mieux laisser l’animosité fraternelle de côté.
O’Driscoll; voilà beaucoup trop longtemps qu’il rêve de lui mettre la main au collet. Aujourd’hui, il ne compte pas rater sa chance. Les fusils chargées, le quinquagénaire n’a pas perdu de temps à rejoindre son cheval. Le cadet n’y a pas manquer à son tour. Il ose même prendre les devants, ce qui ne manque pas d’énerver Joseph, qui enfonce ses crampons dans les hanches de sa monture, espérant qu’elle accélèrent la cadence et rattrape l’idiot qui trotte à toute allure. Non, mais s’il cherche à se faire repérer, il n’aurait pas mieux fait ! À croire que le shérif est le seul a avoir hérité d’un peu de jugeote dans cette famille !
Forcé de descendre de cheval, le voilà qui enjambe la montagne à toute vitesse; suivi de loin par son frère qui ne peut s’empêcher de jurer dans sa barbe.
«Bordel de merde, quel idiot...»
C’était prévisible, ce qui devait arriver, arriva. L’adjoint du shérif se retrouve au sol, le canon de son ennemi pointé en plein visage. Le dos contre un arbre, qui se trouve a distance raisonnable, Joseph ne prend même pas la peine d’évaluer la situation. Il pointe son arme en direction du hors-la-loi, prêt a faire feu. Si son frère y perd la vie en même temps, il sera le seul responsable de son sort. Il n’avait qu’a éviter de jouer les cons ! La visibilité n’est pas bonne et O’Driscoll n’arrête pas de bouger, mais c’est d’un geste confiant que Joseph vise son bras armée et appuie sur la détente.
Lancer de dé:
2. Il rate sa cible et la balle se perd dans le vide.
Le sifflement de la balle retenti dans la montagne et se perd au loin. Les deux hommes n’ont pas bougés, du moins pour l’instant. La balle n’a pas atteint sa cible. Joseph marmonne un juron, mais obstiné à ne pas perdre la face, il hausse un ton qui se veux confiant. Après tout, bluffer, c'est sa spécialité.
«Jette ton arme, ou la prochaine j’te la niche entre les deux yeux O’Driscoll !»
Pourvu que l’autre obtempère et qu’il n’abatte pas son adjoint sur le champ. C’est que malgré sa stupidité, il peut s’avérer utile, le frangin. De plus, le shérif déteste perdre la face. Quoi de plus humiliant que devoir avouer avoir perdu un homme, qui était sous sa responsabilité ? Non, finalement il n’est pas question que Wesley meurt ici, pas plus qu’il est question de laisser ce hors-la-loi s’enfuir une fois de plus ! Est-ce que la distraction sera suffisante pour que son cadet puisse réagir ?
J’avoue que je me suis peut-être un peu précipité mais c’est que je tenais à faire mes preuves, vous voyez et chaque pats que je peux prendre pour devancer mon connard de frère, j’hésiterais pas une seconde à le faire mais cette fois… j’avais un peu pousser les choses et je m’étais retrouvé au sol avec un flingue pointé en pleine tronche. Est-ce que j’avais peur? Bien sûr que non! Là est pas la question c’est juste que une fois de plus, je me retrouvais dans une situation humiliante que mon frère n’allais surement pas oublier de sitôt. Je ne pensais même pas à la mort à ce moment-là, comme si elle était complètement hors de vue ce qui, pour être franc, n’était pas du tout le cas. Le mec avait qu’à serrer un peu son foutu doigt et s’en était fini pour moi mais pour une raison, il à hésiter; surement qu’il se doutait que je n’étais pas venu seul, sinon il n’a pas manqué de s’en rendre compte dès qu’un coup de fusil se faisait entendre. BAM! J’étais sauvé! Heu… attend, non? Ce con avait tiré dans le vide! Le voilà qui sortait de son trou en pleine confiance, affirmant que la prochaine fois, c’est entre ses deux yeux que la balle atterrira, non mais! Il ne devrait même pas avoir de prochaine fois, ce mec devrait être mort! J’étais tellement en colère que j’ai failli chier dans mon froc mais je savais que j’avais pas une seconde à perdre; le mec était distrait et comme par instinct, je me suis propulsé sur lui. J’ai attrapé la main de laquelle il tenais son arme pour la pousser hors de mon visage et en donnant la poussé, BAM!
résulta du dé:
2-Il se propulse vers son adversaire qui échappe un coup de feu en direction de Joseph, sera-t-il atteint?
Ce con avait fait feu, surement dans le vide? Pour être honnête, je n’avais pas vraiment remarqué qu’elle était parti en direction de Joseph à ce moment-là et même si c’était le cas, j’en avais peu à faire; ce connard méritait bien toute la merde du monde. J’ai alors donnez un coup sur la main du criminel pour qu’il lâche sont arme mais il n’a pas hésité à se retourner contre moi à main nus. Il m’a enlacé et là, on était un peu comme des cerfs au combat dont les cornes se sont entremêlées. Si je lâchais prise, je lui cédais l’avantage et il savait trop bien que c’était la même histoire pour lui.
« Tu vas crever, connard! »
Soufflais-je en donnant une bonne jambette au criminel qui tomba au sol mais faut dire que le mec y était préparé; une jambette de sa part et voilà que je me roulais dans la boue à ses coter. Non mais, qu’est-ce que Joseph foutais?
« Tu profites du spectacle, Joseph?! » Criais-je en rampant vers le criminel.
J’avais agrippé le pied de ce dernier qui tentait bien que mal de me donner des coups de bottes en pleine tronche, fallait pas le laisser partir mais mon frère semblait en avoir rien à foutre! À moitié sonné par l’un des coups du criminel, j’ai pas eu le choix de lâcher prise; le voilà qui se relevais pour prendre la fuite. C’est là que j’ai réalisé que quelque chose n’allais pas, je m’étais tourné vers Joseph… Était-il en état de faire quoi que ce soit, ou gisait-il au sol ?
S’il espérait que son frère réagisse, il allait être servi, mais pas forcément dans le bon sens ! Là, toujours planquer derrière son arbre, Joseph observe la scène avec appréhension. Rater son tir l’a déjà mis sur les dents et il n’a qu’une envie, plaquer ce connard d’O’discroll pour lui mettre une balle en pleine tête. Malheureusement, ça ne serait pas très prudent d’agir de la sorte. Wesley est déjà dans une mauvaise posture, mieux vaut mettre toutes les chances de leurs côtés.
Son frère agrippe enfin la main armée du voyou, qu’il repousse hors de son visage. Le shérif en profite pour diriger à nouveau son arme vers le criminel, et c’est là qu’un deuxième coup de feu retenti dans la montagne. Mais le quinquagénaire n’a pas eu le temps de décharger, c’est l’ennemi qui l’a fait, droit dans sa direction. Une balle perdue, de toute évidence. Sauf que cette fichu balle perdue a bel et bien fait mouche !
Une vive douleur s’empare du shérif, qui tombe à genou sur le sol, une main sur son bas-ventre. Impossible de dire si la balle a touché un organe vital. Il tente de reprendre ses esprits, abasourdi par ce revirement de situation digne d’un roman policier absurde ! Il est hors de question qu’il se laisse humilier de la sorte ! Se penchant sur le sol pour rattraper son arme qu’il a laissé tombé dans l’herbe, il grimace de douleur et tente d’ignorer les étourdissements qui lui embrouille l’esprit.
Juste devant lui la bataille est rude, les deux hommes sont décidés a ne pas lâcher prise et lutte pour leur vie. Que pourraient-ils faire d’autre ?
La voix de son frère qui hurle soudain son prénom, semble le ramener à lui. Il redresse la tête et apercevant le criminel qui s’enfuit en courant, il lève son arme droit dans sa direction. Cette fois, pas question qu’il manque sa cible ! Il prend le temps de bien viser avant d’appuyer sur la détente.
Résultat du dé:
4. Il tire sa cible dans une jambe. Le criminel blessé se planque derrière une roche pour riposter.
Le coup de feu résonne dans la montagne et la balle va se loger dans la jambe du fugitif, qui s'écroule par terre, avant de se planquer derrière une roche. Il s’empare d’un mini revolver attaché à sa cheville, prêt a riposter. La fuite n'est plus une option, il devra se débarrasser des deux hommes de lois pour espérer survivre.
Malgré le sang qui gicle de sa blessure, Joseph s'est jeté au sol afin d'éviter les ripostes de son ennemi. Il lève la tête en direction de son frère et lui hurle dessus :
Il tend sa paume pleine de sang en direction de son adjoint, comme s'il avait besoin d'une preuve pour appuyer ce qu'il allait dire.
«J'crois qu'une visite chez l'toubib serais pas du luxe...»
Sa vue s’embrouille soudainement, la douleur lui tenaille le ventre et la patience commence franchement à lui manquer. Pourvu que son cadet cesse de faire l’imbécile et agisse comme un homme pour une fois !
Son connard de frère avait été atteint par la balle du bandit, non mais, il n’aurait pas pu rester cacher derrière son putain d’arbre ce con ? Wesley rampait vers son arme pendant que le criminel prenait la fuite, à ce stade il n’avait pas grand-chose d’autre à faire. Il allait devoir partir à sa poursuite en laissant son ainé crever là s’il fallait. Il se fichait un peu de son sort pour être honnête mais la balle qu’il tira en direction du fugitif était tout de même la bienvenue ! Enfin il se montrait utile ! Atteins dans la jambe, ça allait au moins ralentir se connard sans soutirer à Wesley l’espoir de pouvoir se vanter que c’était bien lui qui avait choppé ce con. Agrippant son arme, il se releva avant d’entendre un coup de feu provenant du criminel qui s’était bien planté derrière un rocher.
«Putain ! Ce con est encore armé !»
S’écria Wesley en se jetant derrière un rocher tout près en espérant éviter le même sort qu’avait subi le shérif. Il croyait sincèrement avoir désarmé ce mec alors c’était décourageant quand même mais il n’allait pas reculer face à un échange de balles ! Il n’avait plus qu’à l’atteindre en premier ! Ça devrait être facile… pas vrai ?
«Ton nom est inscrit sur cette balle, connard !» S’écria-t-il en se relevant pour tirer vers l’ennemi.
Résulta du dé:
6- Il atteint sa cible en pleine tête qui meurt sur le coup.
Le coup de feu résonna au travers la montage alors que la balle se logea directement dans le crâne de son adversaire qui s’écrasa au sol, sans vie. Se précipitant hors de son repère, il s’approcha de son frère ainé à toute allure… Pour se venter, bien sûr. Il était blessé ? Et alors ? Même s’il devait mourir là, il allait devoir témoigner de la petite dance joyeuse que lui livrerait son frère avant d’aller visiter l’enfer.
«Tu vois?! C’est comme ça qu’on tire, mec! Bon sang, je savais que ça prenait un vrai tireur pour atteindre ce mec! T’aurais peut-être dû rester cacher derrière ton arbre dès le départ, tu serais pas dans cet état.»
Il s’était alors penché vers Joseph pour prendre conscience de la graviter de sa blessure. En fait à cet endroit c’était difficile d’évaluer s’il était réellement dans le pétrin ou pas, seul le futur le révèlerais, Wesley n’était pas docteur, après tout.
«Ça vas, tu vas crever ? Fait voir.»
Dit-il en sortant un pansement de ses poches. Pas pour l’étouffer avec, quand même ! Bien qu’il se foutait de son sort, il n’allait pas lui permettre de prétendre qu’il n’avait pas fait son boulot ou qu’il avait tenté de l’assassiner en le laissant crever là. Il s’avança donc pour attacher le pansement autour de sa taille, en s’assurant de bien couvrir la blessure de son frère puis il se releva et tendu la main vers lui pour l’aider à faire du même.
«Tu peux te relever mec, ou va falloir que je te porte jusqu’au doc?»
Wesley ne pouvait s’empêcher de sourire bêtement; il avait quelque chose de vraiment satisfaisant à le regarder languir là. Pour une fois, il pouvait facilement se sentir supérieur à cet enfant gâter qu’on avait traité comme un roi et il n’allait jamais finir de lui rappeler les événements de cette journée ! Si… il survivait, bien sûr… Maintenant qu’il y pensait, ce serait presque dommage de manquer l’opportunité de lui rappeler dans quel état lamentable il s’était retrouvé alors on peut dire qu’il lui offrirait tout de même l’aide nécessaire pour lui permettre une visite au docteur. Ça pourrait être marrant de lui rappeler la façon qu’il aurait eu à le faire tenir sur son cheval pour ne pas qu’il finisse piétiné par la bête.
Malgré son état qui devient légèrement inquiétant, Joseph n’a pas manqué un seul instant de la fusillade. Grommelant de ne pouvoir y participer plus activement, il lève la tête au moment où t’as balle va directement se loger dans la tête du bandit. Il ne peut s’empêcher de lâcher un sifflement impressionné.
«Bah, putain tu vois quand tu t’sors les doigts du cul !»
S’exclame-t-il, avant de soupirer devant ta vantardise, regrettant aussitôt son commentaire. Le crétin que tu es ose danser de joie et te vanter ouvertement devant le shérif, pendant que celui-ci continue de perdre son sang ! Le sourire du quinquagénaire à vite fait de disparaître et il se redresse pour balancer un crachat à tes pieds, visiblement très mécontent.
«Va pas t’enfler la tête pour un coup d’chance, bordel.»
Réplique le blessé, soudain d’humeur à dévaloriser ta réussite. Tu as bien tiré, c’est vrai, mais ça il n’osera jamais te le dire ouvertement. De plus, il est inutile d’insister sur ce fait. Il y a bien plus important a gérer en ce moment même ! Comme la blessure, toujours ouverte, de ton frère !
«Bon sang, arrête de jouer au con, faut s’barrer !»
Tu t’es penché pour venir bander sa blessure; et même s’il n’en avait aucunement envie, il t’a laisser faire. Voilà que tu lui tend même la main pour l’aider à se relever. Dans un tout autre contexte, Joseph se serait méfier d’un tel geste, mais à croire que tu n’as rien à gagner à le voir crever ici, et maintenant. Tant mieux, parce qu’il n’a aucunement l’intention de claquer avant toi !
Se relevant péniblement, il grogne de douleur avant de te repousser, toi qui affiche un sourire niait sur ton fichu visage d’imbécile ! Visiblement de mauvais poil, le Shérif se traîne lamentablement en direction de son cheval. Puis, il se retourne pour pointer le corps d’O’discroll.
«Si tu veux fouiller l’maccabé, dépêche toi ! J’ai pas que ça à faire !»
Il siffle bruyamment son cheval, qui peine à les rejoindre là où ils sont, lâchant quelques jurons à l’intention de la bête qui s’énerve alors qu’il s’approche. Marmonnant des insanités, il parvient enfin a agripper sa crinière et tente maladroitement de se glisser sur l’animal, qui ne se laisse pas du tout faire ! Son cheval se débat violemment, jusqu’à partir en trombe, renversant au passage le quinquagénaire qui ne paie déjà pas de mine ! Tombant à la renverse. l’aîné des Russell perd littéralement son calme et explose de rage. D’un seul geste, il se redresse, le visage rouge de colère, avant de braquer son fusil en direction de l’animal.
Voilà qu’encore une balle retentis dans le désert, mais cette fois le shérif ne manque pas sa cible, bien au contraire.
«Putain d’canasson !»
Se contente-t-il d’ajouter, essoufflé par les efforts qu’il vient tout juste de faire. Son geste est totalement gratuit et impulsif; et si tu n’as pas l’intention de le laisser mourir sur place, tu devras malheureusement le prendre avec toi, sur ton propre cheval.
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