Dakota s’était subtilement glissé en dehors de la réserve, aujourd’hui. Il s’ennuyait un peu. Il y avait des préparatifs au campement et il n’avait pas vraiment envie de participer même s’il allait sûrement finir par mettre la main à la pâte. Ils accueillaient quelques membres d’une autre tribu. Mais comme souvent, les femmes faisaient de la magie pour que tout soit prêt en temps. Aller traîner dans leurs pattes, c’était la même chose que ne pas avoir d’instinct de survie ! Mais cette effervescence, c’était propice à un petit tour en ville sans que personne ne s’en aperçoive. Et si Dakota était toujours un peu nerveux quand il y allait, parce qu’il n’avait en rien apprivoisé le monde des hommes blancs, il n’en restait pas moins qu’il était bien trop assoiffé de connaissances pour rester chez lui à rêvasser. Alors il avait saisi la bride de son cheval préféré, l’avait guidé loin de la réserve avec autant de subtilité que possible, puis avait grimpé sur l’animal sans selle pour partir au galop.
Il avait attaché son cheval à un arbre à l’extérieur de la ville et terminé le trajet à pieds. Pas question de l’amener trop près. Non seulement ça le stresserait – les hommes de la ville étaient vraiment mauvais avec les chevaux tout en se pensant tellement doués… –, mais en plus il craignait qu’on ne le lui vole. Sa petite escapade allait toutefois vite tourner au cauchemar. Déjà, il attire forcément les regards avec ses longs cheveux noirs, ses vêtements typiques des siens et sa peau mate. Mais en plus, son regard est forcément attiré par un cheval. Sous le soleil de plomb qu’il y avait aujourd’hui, le pauvre était de toute évidence désavantagé par sa robe sombre. Un cheval magnifique, mais dont on s’occupait si mal. Il était déshydraté, avait mal aux pattes (il le voyait par la façon dont l’animal se tenait) et était sous le soleil plutôt qu’abrité par un peu d’ombre. Dakota ne peut rester insensible au spectacle, ignorant la règle qui veut qu’on ne touche pas au cheval d’un homme tout en la connaissant pourtant. Certains ne méritaient pas ces animaux magnifiques…
Alors sans hésiter, Dakota s’approche de la bête. Il caresse d’abord doucement tout en lui parlant, ignorant les regards de jugement qui se posent sur lui. Le cheval, d’abord un peu énervé, se calme très rapidement sous ses mains. C’était une bonne bête. Son cavalier était chanceux et ne le savait probablement même pas. Pire : il s’en foutait probablement complètement. Dakota relève la tête, caressant toujours la grosse tête de l’animal, mais cherchant de l’eau et un contenant. Quelque chose. N’importe quoi. Il voit ce qui ressemblait à une auge plus loin. C’était trop gros pour l’amener ici, alors il commence doucement à défaire la bride du cheval, sans se presser. C’est là que soudainement, il entend un hurlement…
« AU VOLEUR !!! UN SAUVAGE VOLE MON CHEVAL !!! »
Dakota sursaute en relevant vivement la tête vers l’homme qui était non loin de lui, sur la galerie de l’établissement devant lequel il s’était arrêté. Le propriétaire de l’animal, de toute évidence… Propriétaire qui sort déjà son arme. Dakota pousse une exclamation effrayée, laquelle est accompagnée d’un sursaut alors qu’une main puissante s’abat sur son épaule. Il se retourne vivement… pour arriver face-à-face avec un homme grand aux airs pas commodes. C’était peut-être la moustache… ou juste le fait qu’il ne semblait vraiment pas être commode, allez savoir… Il l’avait déjà vu en ville sans connaître son nom. Mais il savait qu’il représentait la loi ici et que ce n’était pas toujours une bonne chose. Les hommes blancs avaient un sens très aiguisé de la justice… mais ils allaient au sud lorsqu’ils pensaient aller au nord, à son humble avis !
« Je ne volais pas ce cheval ! Mais regardez-le ! », s’exclame Dakota tout en montrant la bête. Apparemment, l’homme ne voit rien… et ça lui fait pousser une exclamation exaspérée. Ces damnés hommes blancs !! Ils étaient vraiment aveugles ! « Il est déshydraté. Sa robe noire le désavantage par une telle journée. Et sous ce soleil de plomb en plus ! Ce devrait être un crime de si mal s’occuper d’un animal ! »
Il en était tremblant de rage, mais aussi de peur forcément ! Il n’avait pas oublié l’arme qui devait toujours être pointée dans son dos… Et il détestait les armes à feu. Elles faisaient du bruit et beaucoup de dommages.
« J’ai mon propre cheval à l’extérieur de la ville. Pourquoi est-ce que je volerais celui-ci ? S’il le faut, je vous le montrerai ! »
Ça ne faisait aucun sens. Ces hommes étaient complètement fous…
C’était une journée endormante alors je faisais une ronde en espérant tomber sur un petit connard de merde, assez bête pour me filer l’occasion de le dompter! J’étais assied sur le dos du seul coéquipier qui me donnais pas trop de mal à l’endurer, c’est-à-dire; ce magnifique cheval marron qui me sert aussi bien de compagnons. Pas que j’suis très connecté au monde des animaux mais il faut dire que ma monture est un outil absolument nécessaire pour parvenir à mes fins alors je m’en occupe comme il faut! Ses fers sont régulièrement changés et elle ne manque pas de nourriture, tout ça devrais assurer son bon fonctionnement! C’est peut-être un être vivant mais vraiment, ça fonctionne un peu comme une machine et pour moi, c’est un objet de grande valeur. Vous comprendrez alors pourquoi je n’ai pas perdu une seconde à réagir en entendant les cris d’un homme, clamant être victime du vol de sa monture.
« Putain d’sauvages! »
Dis-je en foudroyant mon cheval d’un coup de cheville dans les côtes; ça n’avait pas manqué de l’encourager à galoper de plus belle en direction des cris. Déjà tout près de la scène, je n’ai pas manqué d’apercevoir le présumé coupable en contournant le bâtiment avoisinant. À moitié nu sur les lieux, ce foutu sauvage devait avoir des intentions pas très nettes avec cette bête, j’suis certain que c’est assez courant dans la tribu de ces dégénérés. J’ai rapidement quitté la selle de mon compagnon en grimaçant, puis je me suis propulsé vers ce con. Agrippant mon arme d’une main, c’est l’épaule du sauvage que j’ai fermement agrippé de l’autre en espérant qu’il ne portait rien de contagieux.
« Bouge plus connard! »
Prit la main dans le sac, il s’était empressé de tomber dans le déni comme si vraiment j’allais avaler ses conneries. Il accusait même le propriétaire de mal s’occuper de la bête comme si là était le crime.
« C’est vrai qu’on ne donne pas le même niveau d’amour que vous aux bêtes » Dis-je d’un ton moqueur qui voulait insinuer bien des choses. « Mais ça c’est un crime par ici, si vous foulez fourrer vos chevaux, restez donc par chez vous! »
Vraiment, j’en avais rien à foutre de ses excuses lamentables ni même de ses intentions. Ce sauvage n’avait rien à faire ici! Encore moins avait-il à s’occuper des chevaux des bons citoyens de Valentine, non mais quel prétentieux!
« Ya rien qui me prouverais que ton foutu cheval a pas été voler. C’est pas parce que t’en a un que t’en voudrais pas d’autres alors au lieu de me faire des excuses à la con, tu vas me suivre jusqu’au bureau. »
Je n’avais pas l’intention de lui donner le choix en prononçant ces paroles, je m’étais assuré de lui révéler mon arme en la pointant droit vers sa salle tronche.
« Ou je peux te faire exploser la cervelle, je suis curieux de voir ce que ça donnerais… il n’y a surement pas grand-chose à faire sauter là-dedans. »
Son foutu cheval qui l’attendais… Je ne doutais pas qu’il s’agissait d’un cheval volé tout comme il s’apprêtait à voler celui-ci. J’avais alors détourné mon attention vers la victime, il se tenait toujours là avec son flingue en direction du sauvage, qui pourrait le blâmer? Peut-être même qu’il aurait espéré avoir la chance de le butter avant que j’arrive, c’était dommage que sa petite fête ait été interrompue mais je n’allais quand même pas tout lui soutirer.
« George! Va chercher ce cheval! En dehors de la ville, c’est bien ça? » Je regardais le sauvage en attendant qu’il nous dise où exactement se trouvait son cheval. « Faut que je m’assure que ce n’est pas un cheval volé mais je ne peux pas te laisser te balader librement avant que ça soit fait, tu me prends pour un con ou quoi? George va aller le chercher et nous le ramené au bureau. » Où une jolie cellule l’attendait.
Je ne blâmerais pas George s’il décidait de se venger sur le cheval du sauvage et vraiment je trouverais surement moyen de laisser ça passer, il méritait bien une petite vengeance personnelle, restait plus qu’à voir ce qu’il en ferait et si ce foutu sauvage voulais bien coopérer.
(c)Cccrush
I'm not a thief ! + Wesley Russell
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