C’était une journée ordinaire dans les alentours de Saint-Denis. Cette ville luxueuse brillait doucement sous la neige qui s'était déposée durant la nuit. L'hiver était bel et bien installée aux Etats-Unis-Unis et l'on troquais nos tenus chaude contre de longs manteau chauds et des capes épaisses pour protéger du froid. Victoria ne dérogeait pas à la règles s'emmitouflant chaudement sous sa cape verte par-dessus sa longue robe à la dernière mode de l'Angleterre. Elle sortie a l’extérieur afin d'aller chevaucher son cheval qui avait été préalablement scellé par un de ses employés prévoyant. Elle le remercia rapidement, le laissa l'aider à se mettre en scelle et elle agita la bride pour faire avancer l'animal. Elle adorait monter, alors ne pas avoir de calèche pour le moment ne le dérangeait pas. Elle ne manquait de rien pour vivre, c'était déjà très bien. D'autres n'avaient pas sa chance.
La lady avançait vers la sortie de la ville avec détermination. La destination finale était une vieille maison abandonnée dans la nature qu’une femme de son groupe avait montrer afin d'en faire le lieu de réunions des Suffragettes. Pour le moment, en se comptant elle-même, elles n'étaient que quatre, mais elles allaient essayer de recruter plus de travailleuses qui voulaient agir et faire changer les choses. Il fallait agir et ce ne serrait pas en demandant gentiment que les hommes allaient les reconnaître comme des égales. Justement, les quatre amies allaient se retrouver là-bas afin de préparer le plan d’attaque. Première étape, faire de la publicité et ce faire connaitre. Tous devaient savoir qui sont les Suffragettes.
Pourtant, elle serait retardée. Elle venait de rejoindre la route hors de la ville qu'elle vit un homme, seul. Ses cheveux étaient longs et noirs. Sa peau était plus foncée et ses yeux étaient en forme d'amande. Ses habits étaient, de loin, très éloigné de ce que pourrait porter les plus pauvres ouvriers. Ce n'était clairement pas un citadin. Il semblait chercher quelque chose. Elle hésitait pendant que des souvenirs lui revenait. Il ressemblait a la description de ce que les Américains appelaient « un sauvage". En général, ils disaient qu'ils étaient dangereux et primitifs , mais là encore, cela pouvait être que des rumeurs infondées. Devait-elle suivre le conseil des gens du coin et fuir ou venir à sa rencontre ? Victoria décida d'aller à la rencontre de l’étranger. S'il était agressif, elle avait son petit couteau de survie sur elle. Elle descendit de son cheval avant d'approcher doucement vers l'homme en levant doucement les mains pour montrer qu'elle venait en paix.
- Vous parlez anglais?, demanda-t-elle en ne sachant pas s'ils avaient leurs propres dialectes ou pas. Vous avez besoin d'aide? Je m'appel Victoria. Vous?
La puanteur de la ville. Il pouvait la sentir, même au loin. Odeur de fumée toxique, d’alcool frelaté, et de déchets en décompositions. Comment parvenaient-ils à vivre dans tel environnement ? Ça dépassait de loin le vieil Amérindien, qui n’avait pourtant eu d’autre choix que de s’en approcher. Saint-Denis était la pire des cités qu’avait pu construire l’homme blanc.
Il a laissé son cheval à l’écart, ne souhaitant pas lui imposer le stress inutile qui se dégage de cet endroit, et n’ayant évidemment aucune confiance aux citadins. De nombreux hommes dérobaient les chevaux, comme s’il ne s’agissait que d’un vulgaire objet.
Ses pieds, enrobés dans le cuir et la fourrure, il foule le sol légèrement enneigé à la recherche de traces de pas. Une jeune femme de la tribu, partie à la cueillette, n’est jamais revenue au campement. Normalement elles ne s’aventurent pas aussi loin, mais l’herbe qu’elle recherchait est particulièrement rare et se trouve beaucoup plus facilement dans cette région. Chogan avait insisté pour qu’elle soit accompagnée, mais elle avait refusé ses conseils. Qui sait maintenant ce qui a pu lui arriver ? Il a prié les esprits pour qu’elle revienne, jusqu’à ce que l’envie de venir la chercher lui-même soit trop pressante.
Si normalement il n’aurait eu aucun mal à la suivre à la trace, la neige qui a recouvert le sol durant la nuit ne joue pas en sa faveur. Alors qu’il se penche, croyant enfin avoir identifier les pas de la cueilleuse, un bruissement attire son attention et il se relève d’un bon ! Devant lui, une femme à la longue chevelure de jais et au teint pâle, a descendue de cheval. Les mains levées, elle se dirige vers lui. Mais que peut bien lui vouloir une citadine ? Le chaman a fait un pas vers l’arrière, sur ses gardes. Sa main agrippe le canif qu’il tient à sa ceinture, prêt à se défendre en cas de besoin. Pas qu’elle semble menaçante, mais ne sait-on jamais ?
Voilà qu’elle s’adresse à lui, dans ce dialecte dont il connaît heureusement les bases. La femme s’appelle Victoria, étrange prénom, ne peut-il s’empêcher de se dire. Il reste silencieux un moment, comme si lui répondre pouvait lui valoir la colère de ses dieux. Puis finalement il ose prendre la parole :
«Chogan.»
Il pose une main sur son torse, pour se présenter. Son regard est aux aguets, trahissant toute la méfiance que peut lui inspirer l’inconnue.
«Une des nôtre a disparue...»
Il désigne alors les traces de pas qu’il a identifié, pourtant bien camouflés sous la neige. À croire qu’ils ont vraiment tous un talent de pisteur.
«Je suis à sa recherche.»
Explique-t-il, tout simplement. Si elle peut l’aider ? En vérité il n’en a pas la moindre idée. Il ignore totalement les talents que peuvent posséder cet étrange peuple. De toute façon, a-t-il réellement envie de les connaître ? Il ne possède pas la même curiosité que certains membre de sa tribu. Si Chogan meurt d’envie de chasser cette femme d’où elle vient, il ne le fait pourtant pas. Il reste planté là, attendant de voir qu’elle sera sa réaction.
(c)Cccrush
[CHOGAN] Le sauvage et la lady
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