Je fixais une lettre qu’on avait déposée au pied de ma tente depuis une dizaine de minutes déjà sans arriver à déchiffrer son contenu. Fils d’une famille riche et influente, j’avais pourtant reçu une bonne éducation mais le tout avait été chamboulé par les outils du chirurgien qui s’était permis de fouiller dans ma tête sous le prétexte que ça allait réparer ma cervelle de timbré. J’avais remarqué depuis un baille que j’arrivais plus à lire mais si vous m’auriez vu à ma sortie, vous sauriez que le temps avais amélioré l’état dans lequel ils m’avaient plongé, du coup j’espérais que ça me reviendrait mais je devais bien accepter un jour ou l’autre que certains dommages étaient permanent.
«Hé! Tu peux lire ça pour moi ?»
Demandais-je à un ringard qui passait son chemin. Quoi ? Le mec portait des lunettes, ça devait être pour une raison.
«Heu… oui, c’est une adresse, signé par Monsieur Wright.»
Avait-il répondu avant de se mettre à me décrire l’endroit indiqué dans la lettre. Une sorte d’école ou jsais-pas-quoi. Ça devait en tout cas parce que j’avais discuté avec ce Wright de mon problème de lettrage, justement. Il avait affirmé qu’il savait exactement qui serait en mesure de rectifier le problème et qu’il nous mettrait en contacte. Tout s’qu’il m’a dit c’est que c’était une sorte d’instructrice pour les Van der Linde gang et que j’aurais même pas à quitter le campement. C’était tout beau, tout joli tout ça mais étant donné la nature de mon problème, je trouvais ça vraiment pas fort qu’il m’envoie l’info sous la forme d’une lettre alors je m’étais mis à me marrer tout seul, ce qui a pas manqué de faire fuir le ringard à lunette comme si j’étais un fou échappé d’asile ! Ok, ok, c’était à peu près le cas, mais chut !
Je m’étais présenté sur les lieux mais avant même de faire mon entré y’a un de ces mal de tête qui m’avait pris; c’est un truc qui m’arrive souvent mais j’imagine que cette fois, mon cerveaux anticipais déjà toute l’info qu’on allait lui jeter par la tronche. Je me suis donc assis à une table dès mon entrer sans porter attention à la petite bonne femme au fond de la pièce. J’ai sorti une boisson à la cocaïne de mon sac et je l’ai callé en moins d’une comme si ça allais guérir tous mes problèmes avant de tourner mon attention vers la demoiselle qui était là.
«C’est ici pour apprendre à lire ? C’est Wright qui m’envoie. Il t’a dit que je viendrais ou j’aurais dû crier ‘’surprise’’ en arrivant ?»
Je suis pas trop doué pour les présentations ou les trucs sociaux en générales. J’espérais que Wright lui avait parlé un peu de ma situation avant de m’envoyer là parce que sinon, je risquais de lui faire le même effet qu’au petit ringard. Normalement, je m’en ficherais complètement de son opinion mais j’espérais pas être venu ici pour rien et parfois, j’ai le don de faire fuir les gens. C’est vrai, j’ai des manies un peu bizarres aux yeux trop sensibles de l’humanité. Je gigotais surement un peu trop sur ma chaise et j’ai tendance à parler autant avec mes mains que ma gueule, vous voyez. Restait plus qu’à voir si elle allait me chasser d’ici à coup de balai.
Tard hier soir, un homme était venu tirer Amélia de son sommeil pourtant si réparateur pour une femme fatiguée par un début de grossesse qu'elle se doit de cacher. La jeune femme ne le connaissait ni d’Ève ni d'Adam, mais elle n'avait pas encore rencontré tous les membres du Van Der Linde Gang puisqu'elle ne l'avait rejoint que trois mois auparavant.
Apparemment, l'homme porte le nom de Wright. Les yeux encore tout bouffis de sommeil et seulement vêtue d'une robe de nuit blanche, la jolie brune l'invite à s’asseoir sur l'une des deux chaises disposées de part et d'autre d'un bureau minuscule. Tout en lui préparant un thé, la jeune femme revêt un épais gilet de laine et écoute l'homme lui conter son histoire.
Wright lui parla d'un homme au comportement étrange suite à un séjour prolongé en asile. La bas, il aurait subit des traitements aussi diverses et variés que barbares, qui lui auraient laissé de très mauvais séquelles. L'homme, prénommé Kenneth Grey, serait depuis une lobotomie dans l'incapacité de lire. L'inconnu venait la trouver elle, car elle avait endossé le rôle d'institutrice pour le Van Der Linde Gang, afin d'éduquer les jeunes enfants et de leur apprendre l'art de la lecture et de l'écriture. Amélia n'avait jamais donné dans la rééducation post-traumatique d'adulte, mais elle comprit vite qu'elle n'avait pas réellement d'autre choix qu'essayer. Ainsi, elle acquiesça en silence. Elle essaierait de repartir des bases, comme avec les enfants, après avoir testé le niveau de son futur élève.
Par la suite, l'homme avait disparu aussi vite qu'il était venu, la laissant seule dans sa tante. Il n'avait même pas pris le temps de finir sa tasse de thé encore fumante. Déconcertée par cette visite impromptue, la jeune femme retourna se glisser sous ses draps.
***
Le lendemain, Amélia venait de libérer un petit groupe hétéroclite de trois enfants : le plus jeune avait 8 ans, l'autre 13 et enfin, sa fille de 16 ans. Elle leur donnait classe à tous les trois. La dernière, plus pour occuper ses journée, apprenait la géographie et le positionnement des pays dans le monde, ainsi que les différents états des Etats Unis. Le plus jeune apprenait à écrire, l'autre perfectionnait sa lecture.
Barbouillée depuis les premières lueurs du jour, Amélia avait du mal à se concentrer. Elle était en train de se préparer une boisson chaude lorsqu'un homme l'interpella, lui demandant s'il était au bon endroit pour apprendre à lire. Effectivement, comme l'avait prévenu Mr. Wright, il était étrange. Il parlait fort et gesticulait tout autant, comme s'il ne maîtrisait pas les spasmes de ses différents muscles. En s'approchant de lui, Amélia huma les reflux d'une très récente prise de cocaïne. Elle fronça légèrement le né. La jeune femme désapprouvait complètement la prise de ses substances qui rendaient généralement les hommes encore plus cons et violents qu'ils l'étaient à l'accoutumée.
Afin de conserver une première impression plutôt positive pour son élève, elle préféra ravaler sa remarque et la jeune femme se contenta de lui tendre la main, un sourire légèrement crispé aux lèvres. Bizarrement, elle ne se sentait pas complètement en sécurité, seule avec cet homme étrange qu'elle ne connaissait pas.
« Monsieur Grey je présume. Vous êtes effectivement au bon endroit. Je m'appelle Elia Bright, Mr Wright m'a prévenu de votre venue. Je vous en prie, installez-vous et prenez vos aises. »
Son geste illustrant ses paroles, elle lui désigna l'une des chaises de la tante servant de petite école.
Elle l'accompagna jusqu'au-dit siège, puis reprit la parole.
« Laissez-moi vous débarrasser de vos effets et de votre manteau, vous serez bien mieux sans. J'étais justement sur le point de me préparer un thé, souhaitez vous en prendre un avant que nous ne commencions ? »
Faisant complètement fis du comportement étrange de l'homme, elle tâchait d'être la plus naturelle possible afin de le détendre. Pour une leçon aussi intensive que celle de l'apprentissage de la lecture, il fallait que l'homme soit dans de bonnes conditions.
(c)Cccrush
Back to the basics
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Accueil
