Ah ! La nature, l’air frais, et la grande route ! Qu’est-ce que Walter adore chevaucher ainsi en toute liberté. S’il se rend parfois en ville pour y jouer les petits escrocs, il préfère nettement se balader sur les routes ou encore rester au campement. Il se sent d’autant plus utile comme armurier que comme bandit. C’est peut-être le comble pour un Lemoyne, mais il ne sens pas forcément l’âme d’un hors-la-loi. Après tout, cette vie, il ne l’a pas choisi. Pourtant, il semble s’en contenter; peut-être parce que s’opposer à son grand-père serait, de toute évidence, une très mauvaise idée.
Sur le dos de sa jument favorite, il galope à toute vitesse, cheveux dans le vent, sourire aux lèvres; son chapeau est resté accroché à son cou. Il est suivi de près par un compagnon, bien plus âgé que lui. Les deux hommes se sont laissé tenter par une course, que Walter est entrain de remporter. Il a bien fait de choisir cette jument, à croire qu’elle est infatigable !
«Ont dirait que l’étalon s’fait aussi vieux que toi !»
Nargue le jeune homme, avant de franchir le point d’arrivé qu’ils ont fixé plus tôt. L’autre grommelle, déçu de ne pas avoir su vaincre un gamin à la course. Aucun doute, ce petit con va s’en venter pendant des jours ! Voilà déjà que Walter se dandine sur sa monture, sourire arrogant au visage.
Reprenant alors la route, ils se dirigent tout deux en directement de leur campement. Un peu plus tôt, ils ont assistés à une livraison d’alcool de contrebande qui s’est considérablement bien déroulée. Le groupe a par la suite choisi de se séparer, afin de ne pas être remarqué des autorités. Voilà comment ces deux-là se retrouvent ensemble. Ils n'ont peut-être rien en commun, mis a part appartenir au même groupe de hors-la-loi.
Voilà que le plus vieux stoppe net sa course. Il vient de t’apercevoir, au loin, seule sur cette route pourtant dangereuse. Il fait signe au jeune homme, avant de lui demander à voix base s’il pense à la même chose que lui. Avant même que le jeune Sawyer n’ai pu répondre quoi que ce soit, l'autre a recouvert son visage de son bandana, s’est mis à galoper a toute allure dans ta direction, et a dégainer son arme pour la pointer vers toi. Walter n’a d’autre choix que de l’imiter, bien que son revolver demeure bien enfoncé dans son étui. Pas question qu'il te menace de la sorte.
«Halte-la, ma p’tite dame !
Qu’est-ce que vous faite toute seule, comme ça ? Vous savez que les routes sont dangereuses par ici, non ?»
Te demande le plus vieux des deux bandits, son fusil toujours pointer sur toi. Il te détaille de la tête aux pieds, avant de rajouter :
«Surtout pour un joli p’tit lot, comme toi.»
Walter est visiblement mal à l’aise, il approche de son compagnon pour lui chuchoter :
«À quoi tu joues ?»
Celui-ci repousse sa question d'un geste de la main.
«Allons, laisse les adultes causer, fiston !»
Le regard du malotrue se fait plus insistant dans ta direction, attendant visiblement une réaction de ta part.
Perdue dans ses pensées, Amélia foulait à pied l'herbe grasse et drue sur le bord d'un chemin très peu passant. Désormais membre des Van Der Linde, la jeune femme était chargée de l'éducation et de l'apprentissage des incontournables, elle donnait donc cours tous les jours aux petits comme aux grands lorsque ceux-ci osaient avouer une quelconque lacune. Très appliquée, la jeune trentenaire prenait sa tâche au sérieux (une manière pour elle de remercier le chef du gang de les avoir acceptées parmi eux, sa fille et elle).
Vous vous demanderez sans doute ce que fait une femme seule dans ces contrées hostiles, qui plus est à pieds ? Elle revenait de la petite échoppe près de l'endroit où s'était établi son groupe. Il n'y avait pas loin, quelques kilomètres à peine en coupant par les étendues d'herbages. La jolie brune était téméraire, attachée à ses libertés pourtant pas si évidentes que cela en naissant femme, et elle se montrait parfois légèrement inconsciente du danger qui pouvait la guetter. Après tout... La jeune femme se montrait attentive aux bruits alentours : les serpents ? Ils prévenaient avant d'attaquer, et elle ne les craignait point. Les lynx et loups ? Elle était armée et se ferait une joie d'apporter griffes, viande et fourrure au campement. Un idéal bien-sûr, car face à une meute de loup, Amélia n'aurait aucune chance, malgré sa volonté.
Serrant contre son buste quelques fournitures achetées (notamment des jeux : dominos, cartes, dés ; ou encore d'autres objets qu'elle avait pour projet de détourner à des fins d'apprentissage), la brune aux cheveux ondulés accéléra le pas en entendant non loin une cavalcade. Plusieurs chevaux arrivaient à vive allure plus haut sur le sentier. La jeune femme au ventre légèrement arrondi n'était plus très loin de chez elle, encore un bon quart d'heure de marche et elle pourrait de nouveau s'adonner à ses occupations préférées.
Soudain, les pas d'un des chevaux semblèrent se rapprocher. En un coup d’œil, la jolie demoiselle en fugue remarqua qu'effectivement, l'un des hommes se dirigeait vers elle. Elle entendit le cliquetis caractéristique d'un revolver que l'on armait, et Amélia retint son souffle.
L'homme à la voix roque, abîmée par des années de boissons et de cigarettes, la héla sans aucune grâce. Elle s'immobilisa, sentant sans avoir eu besoin de le confirmer par un regard, le poids de l'arme braquée sur elle.
En un soupir plus qu'agacé, la femme en fugue du shérif adjoint de Valentine, Wesley Russell, se retourna vers les deux hommes. La brune, serrant toujours ses fournitures fermement d'une main, l'autre posée inconsciemment sur son ventre comme pour protéger son petit, se força à répondre d'un ton dégagé. Elle priait intérieurement pour que ces hommes ne la reconnaissent pas...
« Messieurs... » lança t-elle d'un ton dégagé, la voix claire et audible. « Étrangement, ce chemin me paraissait plutôt sûr avant que vous ne le fouliez... Que puis-je faire pour vous ? »
La jeune femme grogne discrètement de dégoût lorsque l'homme continue sa phrase en l'affublant du descriptif très "bout de viande" en les termes suivants : joli petit lot. Elle qui était fervente défentrice des droits de la femme... Un terme si réducteur lui hérissait forcément les poils. Pourtant, pour sauver sa peau, Amélia se força à rester calme.
« J'ai beaucoup à faire messieurs, si vous me le permettez, et bien que votre compagnie me soit plutôt bon enfant, j'aimerai rentrer chez moi avant que la nuit ne tombe sur ces terres dépeuplées. » continua-t-elle avec un sourire plutôt forcé.
L'un des hommes, le plus jeune, semble presque offusqué du comportement de son acolyte et va jusqu'à lui demandé à quoi il joue. Aussitôt, Amélia voit en lui son salut et se permet donc de lui lancer un regard aussi envoûtant que puissant : un appel à l'aide le suppliant de mettre un terme à toute cette mascarade.
La jolie brune se flagella mentalement. Maintenant qu'elle portait la vie, il fallait réellement qu'elle range sa fièreté au placard et qu'elle fasse plus attention à elle et au petit être qui grandissait en son sein.
Au vu du regard salace que lui lançait le plus vieil homme, soit il n'avait pas remarqué sa grossesse, soit cet état ne le dérangeait en rien. Discrètement, l'épouse en fuite glissa la main sous sa cape pour saisir elle aussi son arme, une dague, et se tenir prête à riposté si jamais l'homme décidait de passer aux actes et de tenter quoi que ce soit avec elle.
(c)Cccrush
Wrong place, wrong time.
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